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Marco MARTINIELLO La « crise » de l'asile
Nouveau départ pour l'Europe multiculturelle démocratique ou nouvelle étape de sa fragmentation ethno-nationale

Date : 08.03.2016 — Vidéo 74 min. — Audio 74 min.

Ces dernières années ont marqué des changements fondamentaux concernant la portée du défi de l’immigration et des demandes d’asile en Europe, sa perception de la part des opinions publiques européennes et les réactions très diverses des États et de l’Union européenne. Les causes de ce phénomène complexe sont structurelles (guerres civiles et pauvreté dans un arc de crise vaste qui va de l’Afghanistan et de la Syrie à l’Afrique du Nord et à l’Est subsaharien ainsi que les besoins démographiques et économiques de l’Europe) et on ne peut plus se faire l’illusion que ce défi soit limité aux pays du Sud de l’Europe ou à une année particulière.

Les États et les opinions publiques de notre continent ont réagi de façon dispersée : ils ont oscillé entre les élans humanitaires et les fermetures défensives et les rejets populistes. Les changements de la composition démographique de nos sociétés sont perçus par certains comme une menace sécuritaire et identitaire, et par d’autres comme une opportunité extraordinaire de construire une Europe multiraciale et multiculturelle. À la condition que des politiques à la hauteur du défi soient adoptées.

L’Union européenne, la Commission et le Service européen d’action extérieure sont en général, plus ouverts que la moyenne des États membres, et ont avancé des nouvelles propositions (partage des réfugiés, lutte contre les marchands d’êtres humains, intervention plus proactive sur les causes). L’Allemagne a semblé assumer un rôle de guide dans l’accueil, mais plusieurs États membres s’opposent. La communauté scientifique s’interroge sur les dimensions sociales, culturelles et politiques de ces enjeux majeurs du XXIe siècle et sur les façons les plus adaptées d’y répondre.

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