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Pierre BLONDEL La littérature à la rescousse de l'architecture

Date : 10.05.2016 — Vidéo 70 min. — Audio 70 min.

Depuis maintenant sept ou huit ans, j'illustre certains de mes projets d'architecte par des textes qui imaginent, à travers des fictions, la vie des futurs habitants ou utilisateurs de mes bâtiments. Le principe : au moment de l'avant projet, une histoire — entre la courte nouvelle et le roman — tente d'élargir la représentation du projet, de prendre du recul, de se jouer du temps. Élargir les limites de la représentation, parce qu'écrire, c'est représenter, décrire l'espace sous une autre forme ou peuvent apparaître des notions que les moyens conventionnels n'envisagent pas :odeurs, toucher, mouvements, mais aussi durée : comment seront ces espaces demain, ou beaucoup plus tard.

Prendre du recul, parce que l'architecture manque de légèreté, c'est le moins qu'on puisse dire. Écrire, c'est l'occasion de s'alléger, de désacraliser le geste, de porter un regard distancié voire ironique sur une discipline que les contraintes effrayantes du quotidien allourdissent. Se jouer du temps, parce que l'architecture est un art ou une technique à retardement. L'architecte, s'il a la chance de voir ses dessins se réaliser, devra être patient. Écrire, c'est se donner le luxe inouï de défier le temps : en quelques lignes le projet est dessiné, l'entrepreneur choisi, le béton coulé, le plâtre lissé, la peinture sèche. Surgit un habitant qui prend possession des lieux et, content ou mécontent, s'en accomode. Un passant longe l'immeuble, c'est de leur histoire qu'il s'agit…

L'exposé développera cette question et l'illustrera, avec des textes et des projets, réalisés ou non : une maison communale, du logement social, un centre pour encadrer la prostitution, un hôtel, une salle de boxe, une mosquée.

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