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Joël KOTEK 1904-1994. Le siècle des génocides et de la violence de masse

Date : 21.04.2009 — Audio 65 min.

Si la Shoah incarne bien la crise extrême de la civilisation humaniste et chrétienne, cela ne signifie pas qu'il faille l'isoler de l'histoire. Ce serait une terrible erreur de ne s'intéresser qu'au seul génocide des Juifs. Il ne saurait être question de "sacraliser" le judéocide, de le placer en quelque sorte "hors" de l'histoire. La Shoah se comprend et s'inscrit, d'une part, dans la longue tradition antisémite de l'Occident chrétien, d'autre part, dans un XXe siècle hanté par la question raciale; comme en témoignent les violences coloniales, religieuses et ethniques du siècle dernier. Les génocides des Herero et des Arméniens sont là pour nous le rappeler.

Qui plus est, l'histoire ne s'est pas arrêtée après Auschwitz. Il serait faux de croire que notre monde s'est définitivement mis à l'abri de la violence dite extrême. C'est ce qu'a tragiquement confirmé le génocide des Tutsi du Rwanda, sans oublier les crimes contre l'humanité perpétrés contre les Bosniaques musulmans et, plus récemment, les Darfouri.

Une étude comparée des crimes de masse est non seulement légitime, mais nécessaire si l'on veut dégager les traits spécifiques de chaque cas particulier: rapprocher la Shoah d'autres génocides et crimes contre l'humanité ne saurait soulever aucune objection de principe. Par ailleurs, seule une méthode comparative permet de parvenir à une définition claire de la singularité de l'assassinat des Juifs par les Nazis.

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