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Nicolas MONSEU L'alchimie du silence

Date : 13.10.2015 — Vidéo 75 min. — Audio 75 min.

L’usage et la pratique du langage occupent une place importante dans la vie de l’être humain. A tel point que les philosophes ont souvent insisté sur le fait que la parole est le propre de l’homme et que son essence réside en ceci qu’il est un être vivant qui parle. Ce pouvoir de parler et d’exprimer par le langage donne à l’être humain d’être porteur du logos.

Mais si le fait de « parler » est une dimension de l’expérience humaine, il ne l’épuise pas pour autant : le rapport au monde, aux autres et à soi s’accomplit aussi dans des moments où l’homme se défait de la parole, c’est-à-dire dans des moments de retrait ou d’abstention, de réserve ou de « suspension » dans lesquels l’être humain arrête de parler et se tait. Notre expérience est ainsi faite, à la fois, de mots et de silence. Le silence peut être craint ou recherché, il peut susciter l'angoisse ou être forcé par l'expérience sensorielle de la surdité, trop oubliée par les philosophes.

Quoi qu'il en soit, dans une société envahie de toutes parts par tant de bruits et d'images, le rapport au silence devient une épreuve intérieure qui confronte l'être humain à lui même et à l'indicibilité de sa présence à soi et au monde. C'est peut-être là que réside toute l'alchimie du silence : avec lui se met en œuvre un moment de suspension qui ouvre un passage vers ce qu’il y a de vivant en nous et qui transforme profondément le sujet qui en fait l'expérience. L'objectif de cette leçon est ainsi d'interroger les différents enjeux de cette capacité de silence.

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