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Baudouin DECHARNEUX De l’Ancien Testament aux apocryphes chrétiens et au Coran

Date : 18.03.2014 — Audio 105 min.

Il ne peut être question de soutenir qu’une interprétation « fondamentaliste » ou « littéraliste » des textes biblique et coranique, soit pertinente. Cette affirmation n’est en rien philosophique, elle est intrinsèquement liée à l’examen des textes concernés et au processus d’élaboration dont ils firent l’objet. Autrement dit, ces textes sont des relectures d’eux-mêmes et cette mise en abyme dérapée est constitutive de leur identité et de leur richesse. Les lectures littéralistes et fondamentalistes relèvent donc de l’idéologie et en aucun cas elles ne peuvent être cautionnée par la recherche scientifique. Ouvrir la Bible ou le Coran aujourd’hui, c’est d’emblée pénétrer des « mondes » qui firent l’objet de multiples relectures pour aboutir aux textes que nous avons sous les yeux.

Il est de bon ton dans certains milieux d’opposer la beauté du cœur et la sécheresse de l’intellect. Cette approche, apologie de l’ignorance ou complaisance à l’endroit de la paresse, est doublement erratique. Il ne faut en effet pas confondre la volonté de complexifier les choses – un travers intellectuel qui mérite sans doute d’être fustigé –, et le déni de la complexité des choses.

Les lectures littérales divisent car elles prônent généralement des discours relevant de la logique de l’identité et ce au mépris de la quête d’universalité dont témoignent les textes que nous avons brièvement évoqués (en des sens, il est vrai divers). Autrement dit, le déni de la complexité est aussi celui de la philosophie ; or, comme nous l’avons vu, il ne peut être question d’étudier la Bible et le Coran sans être outillé philosophiquement. Cette exigence, pour contemporaine qu’elle puisse paraître dans sa formulation, est présente dès la rédaction de ces écrits.

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