La question de l’intégration de l’art à l’architecture et à l’urbanisme n’est certes pas nouvelle elle est peut-être même aussi ancienne que la nécessité même de s’abriter et d’organiser l’espace commun. Ce qui appartient en propre à notre temps est sa valorisation qui en fait une des pratiques créatives contemporaines les plus documentées. Sa fortune critique est conséquente : depuis les actes de colloque universitaire jusqu’aux ouvrages de grande vulgarisation, les publications qui interprètent ses aspects les plus divers ne se comptent plus. Trop souvent, les auteurs qui s’attachent à l’analyse théorique martèlent, il faut bien le reconnaître, les mêmes lieux communs sur la puissance des pratiques environnementales à recréer un lien entre le goût populaire et la création vivante ou encore sur l’intérêt à ce que les oeuvres fassent l’objet d’un processus d’intégration à leur site d’implantation. C’est davantage avec l’analyse et l’interprétation d’exemples concrets et au travers des réflexions des intervenants que le discours progressent. Quelles sont les réponses que les architectes peuvent donner aux questions du statut de l’ornement, de savoir ce que les plasticiens peuvent apporter à leur travail, de déterminer l’autonomie de leur pratique sur le plan artistique … ? Quelle est la position du maître de l’ouvrage qui se voit « imposer »la présence d’une œuvre d’art ? Comment les artistes qualifient-ils leur relation avec les architectes, avec les procédures de désignation et les modalités d’exécution... ?