Une stagnation structurelle s’est installée, mais nos gouvernants s’accrochent à une stratégie de rigueur budgétaire qui interdit toute action de relance — d’où frustration de l’électorat, qui mesure l’impuissance de ses élus. Le débat politique s’appuie sur un socle de postulats non soumis à discussion : les règles de l’économie libérale. Or, certaines de ces règles présupposent un contexte qui a été vrai durant 250 ans : une croissance économique continue, des marchés confinés aux frontières politiques. Ces deux conditions ont cessé d’être vraies. En dépendait la règle qui veut que toute entrave au commerce ou à la circulation du capital soit nocive ; de même que celle qui impose aux États de rembourser leurs dettes et de lutter contre l‘inflation. De décisions démocratiques, chacune justifiée dans son contexte propre, ont créé une situation complexe, dans laquelle tous les domaines interagissent, avec des effets de boucle et des constantes de temps incompatibles. L’Europe est une juxtaposition d’États de situations économiques et sociales différentes, et la complexité des décisions communautaires laisse peu d’illusion. Les États ont perdu leurs moyens d’action, du fait des directives néolibérales et du carcan budgétaire. Le New Deal a sorti les États-Unis de la crise des années 30. Un préalable à son application est d’en rétablir les conditions : rendre aux États une liberté budgétaire suffisante, empêcher l’argent injecté de sortir — et construire soigneusement les scénarios de mise en œuvre. Des pistes de solution existent pour sortir du dilemme : uniformisation politique ou désintégration. Le New Deal a sorti les États-Unis de la crise des années 30. Un préalable à son application est d’en rétablir les conditions : rendre aux États une liberté budgétaire suffisante, empêcher l’argent injecté de sortir — et construire soigneusement les scénarios de mise en œuvre. Des pistes de solution existent pour sortir du dilemme : uniformisation politique ou désintégration. Il faut donc impérativement remettre en cause deux postulats du credo TINA. Les politiques doivent se réapproprier ce « socle » qui leur a été habilement soustrait. Les défis planétaires ne trouveront aucune solution dans la situation de paralysie actuelle.