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Bruno COLMANT Capitalisme anglo-saxon : l’empreinte de Luther et de Calvin

Date : 18.03.2010 — Audio 47 min.

Il y a cinq siècles, l’Europe fut déchirée par des luttes confessionnelles d’une envergure inconnue et d’une violence terrifiante. A la Réforme diffusée par Luther et Calvin, l’Eglise catholique répondit par un durcissement ecclésiastique lors du Concile de Trente. Cette polarisation religieuse déclencha des persécutions confessionnelles et des flux migratoires vers des pays aujourd’hui à dominance protestante.

Le centre de gravitation financier et mercantile occidental se situe, de nos jours, dans des pays réformés (Etats-Unis, Royaume-Uni et Allemagne). Longtemps épargnée par la mondialisation, l’Europe latine est désormais immergée dans le capitalisme anglo-saxon, qu’elle peine à appréhender. Nos communautés traversent un profond changement de modèle touchant à la trame de leurs valeurs collectives

Serait-il, dès lors, envisageable qu’un filigrane religieux se dessine derrière le modèle économique anglo-saxon ? Les pratiques pastorales auraient-elles influencé les prédispositions mentales par rapport à l’économie de marché ? L’empreinte catholique aurait-elle entretenu un esprit de défiance par rapport au capitalisme ? Les inventeurs du protestantisme auront-ils été les prophètes de la mondialisation ? Nos communautés latines, pourtant de plus en plus séculières, subiraient-elles aujourd’hui les effets collatéraux de la Réforme qui les avait épargnées au XVIe siècle ?

Le cours-conférence s’essaie à commettre quelques intuitions en ce domaine. Il se concentre sur le rapport de l’économie au temps et sa perception différente dans les contextes catholiques et réformés. On retrouve, dans le rapport au temps, des géométries financières différenciées, inspirées de la repentance catholique ou de la prédestination protestante.

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