Ce cours-conférence se concentrera sur l'œuvre visuelle du cinéaste canadien d'origine arménienne Atom Egoyan. Auteur d'une dizaine de long métrages, Egoyan (né en 1959 et établi à Toronto) a également créé et produit des court métrages, des téléfilms, des pièces de théâtre et des installations vidéos.

Le cours-conférence ne se présentera pas comme une monographie chronologique ou généalogique du travail de l'artiste, mais cherchera plutôt à montrer comment le thème de la mémoire (en l’occurrence l’héritage traumatique) traverse et hante toutes ses créations.

Il ne s'agira donc pas de faire l'inventaire complet et précis des activités artistiques depuis la fin des années 1970, mais de réfléchir sur la prégnance de la mémoire dans son travail, en abordant en particulier deux questions centrales : comment représenter le génocide arménien d’une part, et comment l’image est dotée d’une puissance mémorielle significative dans le cas de la diaspora.

En se concentrant de près sur le cas d’Atom Egoyan, il sera possible de penser la relation qu’entretient le cinéma avec la mémoire et, ainsi, de poser une réflexion éthique et esthétique sur l’image dans le cadre d’une civilisation (occidentale) profondément ancrée dans le visuel. En d’autres termes, on cherchera à proposer des pistes de réflexion sur le lien entre image et mémoire (traumatique), sur les nécessités de ce rapport, tout en insistant sur l'aspect artificiel et construit de notre culture visuelle.

Le cours-conférence se veut pluridisciplinaire puisqu’on abordera également, au-delà des considérations cinématographiques, des questions propres à l’histoire, à l’art ou à la philosophie.