Aller au contenu

Luc RICHIR Cogito ergo non sum, je pense donc je ne suis pas

Date : 28.03.2013 — Audio 71 min.

L’interprétation classique du cogito cartésien est débile. Sa sottise, entérinée par des siècles de cuistrerie universitaire, a pour seule excuse de s’appuyer sur les sophismes que Descartes lui-même a fournis à ses détracteurs coiffés du bonnet d’âne du Saint Office. En vérité, Descartes n’était guère philosophe, non parce qu’il manquait de talent, mais parce qu’il n’avait cure des arguties dont il dénonce, par ailleurs, l’ineptie. En fait, Descartes était mathématicien. Cela se prouve, cela se démontre par le raisonnement, libre de toute entrave scolastique, qui accorde le doute hyperbolique à une pensée de l’infini qui doit beaucoup à Giordano Bruno. Le calcul qui conduit Descartes, non pas à la fatuité d’une certitude fondée sur la conscience de soi, mais à l’existence d’un sujet qui ne doit rien à la conscience, est d’une importance qui, manifestement, a échappé à l’homo occidentalis. Autrement dit, la métaphysique ignore son artisan le plus ingénieux. Théologique dans l’âme, la phénoménologie fait bon ménage avec Jean Paul II, la psychologie avec la canaillerie de l’utilitarisme. Il convient de rétablir la raison dans sa rigueur face aux charlatans de la modernité, empiristes, logiciens, cognitivistes et curés.

Les plus récents