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Dimitri LABOURY Comment on écrit l’histoire (2/2)
Pharaon, idéologie et réception

Date : 13.09.2018 — Audio 32 min.

Ce cours-conférence entend questionner la possibilité d’écrire l’histoire de l’Égypte ancienne, et plus spécialement de sa figure centrale, Pharaon. Les sources que nous utilisons, les textes, les représentations figurées, les objets, les monuments ont un caractère paradigmatique prononcé. Pour le dire autrement, elles respectent un modèle, en suivant le prescrit de l’idéologie royale, en se conformant à la tradition et en s’inscrivant dans le respect du decorum. En bref, les sources nous sont parvenues filtrées pour exprimer ce que les anciens Égyptiens voulaient dire et non pour servir de matériaux à une hypothétique reconstruction historique.

Pour illustrer ce propos, deux dossiers emblématiques de la façon dont les Égyptiens, mais aussi les auteurs classiques, et les égyptologues écrivent l’histoire. Le premier traite de la fin d’Amenemhat Ier, le fondateur de la 12e dynastie. Les sources qui nous en parlent sont littéraires. Elles se sont parfois transformées au gré de la réception des textes dans la société égyptienne. Aussi une approche historicisante de ces textes, encore privilégiée chez certains égyptologues, est-elle condamnée à passer à côté de l’essentiel.

Le second dossier concerne la présence des Hyksos. On se propose d’analyser comment le discours transmis par Flavius Josèphe, relayant une tradition où l’on retrouve Tacite, Strabon, Hécatée d’Abdère ou Manéthon, s’est progressivement constitué au fil des millénaires durant l’Antiquité, dans quels contextes idéologiques et littéraires, et, surtout, comment il est aujourd’hui possible de comprendre la réalité historique du phénomène hyksos, un véritable cas d’école qui montre combien histoire et archéologie doivent être combinées et articulées pour permettre de restituer le passé, et l’histoire de sa perception.

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