Aller au contenu

Richard MILLER Confrontation de la liberté sartrienne et du libéralisme hayekien

Date : 05.10.2012 — Audio 102 min.

Si chaque mot composant un titre a toute son importance, il n’échappe à personne qu’il en est de même pour le point d’interrogation ; celui-ci induit, si pas une remise en cause, du moins un doute. La liberté et le libéralisme sont-ils forcément, spontanément, naturellement liés l’un à l’autre ? Si oui, est-ce de façon exclusive ? Et en quel sens faut-il lire leur relation : est-ce la liberté qui crée le libéralisme ou est-ce, à l’inverse, le libéralisme qui engendre et maintient la, ou les liberté(s) ? La liberté meurt-elle sans libéralisme ? Le libéralisme est-il la seule réponse éthique, politique et économique aux attentes de la liberté ?

Ouvrons une parenthèse afin d’anticiper la réponse qui sert couramment d’échappatoire : ce type de questionnement relèverait de la philosophie et non de la politique, et encore moins de l’économie. Les choses sont loin d’être aussi simples. L’histoire du libéralisme notamment prouve au contraire qu’il n’y a pas de libéralisme sans un tel questionnement : les idées libérales ont pris naissance à un moment de l’histoire européenne, à travers les écrits, les débats et les avancées de la philosophie s’insurgeant contre l’obscurantisme théocratique. Le berceau du libéralisme est la philosophie. Il n’est donc pas surprenant que lorsque Friedrich Hayek, Prix Nobel d’économie, énonce sa théorie libérale d’un ordre spontané du marché, il déborde la stricte analyse du prix et de la production, pour fonder philosophiquement son propos. Il a en effet ressenti le besoin d’un socle épistémologique plus solide pour ses analyses de la société et de son fonctionnement.

Les plus récents