Le 28 juin 1988, le Conseil Européen de Hanovre a lancé un processus qui devait aboutir, après une décennie et pas mal de péripéties. A la création d'une monnaie européenne, et, trois ans plus tard, à la circulation des billets que nous utilisons tous les jours. L'idée était en l'air depuis vingt ans au moins et elle avait fait l'objet d‘un débat politique mais aussi de doctrines, qui ne s'est jamais tout à fait éteint. Le monde académique s'est passionné et partagé. Les bibliothèques universitaires en Europe comme aux États-Unis abritent des dizaines de volumes sur les mérites et les désavantages d'une monnaie commune, les intérêts en conflit, les critères retenus, les raisonnements et les sous-entendus, les erreurs des uns et la clairvoyance d'autres. Il n'est pas évident que ce débat, et moins encore la doctrine, intéresse vraiment le citoyen. Il s'est habitué a une monnaie européenne qu'on puisse utiliser à Amsterdam comme à Athènes à Torremolinos et à Venise. L’époque où il fallait changer de monnaie chaque fois qu'on prenait le train ou l’avion parait lointaine. Pour les questions européennes. La mémoire collective est étonnamment courte. C'est pourquoi, il est utile de faire parier les textes et les acteurs d'écouter les ambitions et de percevoir les contrainte, les espoirs, les erreurs. On les retrouve aujourd'hui dans les écrits, les mémoires et les instruments d'histoire orale que l‘électronique met à la disposition de celui qui veut rappeler et se rappeler ce que presque tout le monde a oublié.