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Frédéric SAENEN De la « blanche » à l’« absolue » : l’écrivain et l’arme (XIXe - XXe s.)

Date : 07.03.2022 — Vidéo 70 min.



Qu’elles soient blanches, à feu ou de destruction massive ; objet contondant ou simple outil détourné de son usage premier, les armes sont un topique essentiel de la littérature contemporaine. De la hache de Raskolnikof au couteau de Meursault, en passant par la Winchester du Far-West, le Walther PPK de James Bond, le rayon laser de la SF, toutes ces armes sont devenues des ressorts indispensables à la narration, des motifs fictionnels indissociables d’un personnage.

Mais qu’en est-il du rapport que les écrivains entretiennent avec les armes ? Longtemps l’apanage des « bellatores », elles n’ont rien à faire entre les mains des « oratores », des « clercs » ni des « intellectuels ». Toutefois au XIXe, et plus encore au XXe siècle, le rapport de l’écrivain à l’arme se modifie. Elle peut devenir objet de fascination, voire axe d’une esthétique (comme pour le sabre chez Mishima). Elle complète la panoplie de l’écrivain engagé quand il se fait soldat (les exemples foisonnent d’une guerre mondiale à l’autre, de Drieu la Rochelle à Malraux). Elle peut enfin participer d’un ethos lié à la culture d’origine des écrivains (certains Nord-américains en apportent la preuve, en posant sans vergogne armés devant les photographes), à la revendication d’une pratique d’honneur (le duel), à l’exercice d’une tradition ancestrale (la chasse).

Cette communication tentera d’envisager les multiples aspects d’une question qui, au vu du peu de références qui se trouvent sur le sujet, confine au tabou.

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