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André DUMOULIN De la guerre hybride à la surprise stratégique

Date : 22.11.2017 — Audio 130 min.

L'intervention de la Russie en Crimée et dans le Donbass a mis en lumière l'usage d'une stratégie dite hybride sur fond de surprise stratégique. Les Russes ont fait jouer le principe d’incertitude. Il s’agissait d’épaissir en quelque sorte « le brouillard protecteur », de maintenir secrètes les intentions de ce que l’on allait faire et ne pas faire, d’engager des stratagèmes et des manipulations, de désinformer, de développer l’expectative adverse, de coordonner des manœuvres d’intimidation et de pression, tout en organisant de grandes manœuvres militaires dans le centre et dans l’ouest de la Russie au mois de février 2014 (largement médiatisées) afin de dissuader toute hypothétique velléité d’intervention occidentale.

Cette guerre hybride, cette « guerre hors limites », s’est caractérisée par l’emploi de techniques variées et non orthodoxes, faite de stratégies directes et indirectes : association de Spetsnaz du GRU pour la reconnaissance et l’action secrète ; campagnes d’informations, de propagande et d’influence ; sanctions économiques vers l’Ouest et l’Ukraine; « aide humanitaire » près des frontières « poreuses » dissimulant de l’aide militaire ; cyberattaques et autres moyens détournés comme les « volontaires spontanés » professionnels, les « forces d’auto-défense », les forces spéciales encagoulées, l’emploi de milices locales, la dissimulation ou non des plaques minéralogiques et l’évacuation discrète des morts russes mais aussi l'envoi et l'emploi d'armes conventionnelles.

Ces surprises stratégiques sont-elles nouvelles ? L'OTAN a-t-elle eu les moyens de détecter les « signaux faibles » ? Les guerres hybrides sont-elles une nouvelle forme de guerre asymétrique ? Comment y répondre si elles se situent sous le seuil d'un affrontement classique et qu'elles reposent sur « la politique du fait accompli » ?

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