L’art comme expérience intense du regard et de l’écoute, l’art comme lieu de créativité, est une voie royale pour appréhender la perception visuelle et auditive. Le point de vue scientifique quant à lui offre des possibilités nouvelles d’enrichir la perception et la créativité artistique. C’est cette double thèse, de l'art à la science et de la science à l'art, que défendront les quatre conférenciers de ce cours-conférence.

L’impression de couleur requiert de la lumière (1). La lumière peut ensuite entrer directement en contact avec l’œil, ou interagir avec la matière (2) avant d’atteindre l’œil (3). Les informations sensorielles ainsi collectées sont transmises au cerveau (4). L’individu peut alors faire part de sa perception (5). La compréhension de la couleur couvre donc grosso modo cinq domaines: (1) la lumière relève de la physique, (2) les interactions avec la matière sont plutôt du domaine de la chimie, (3) la transformation des rayons en signaux synaptiques est abordée par la neurophysiologie; (4) la transformation de ces signaux en "information" est traitée par la neuropsychologie et la psychologie cognitive; (5) finalement le langage permet de qualifier la perception. Les peintres quant à eux sont amenés à analyser ce processus et à retranscrire leur perception au moyen de techniques et de matériaux à leur disposition.

L’impression sonore résulte d’un processus analogue à la perception visuelle; d’un côté, il s’agit au départ d’onde(s ) sonore(s), de l’autre, dans le cas de la lumière, d’onde(s) éléctromagnétique(s). La similitude du processus motive un traitement parallèle du son et de la couleur qui permettra de mettre en évidence leur spécificité respective.