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Myriam WATTHEE-DELMOTTE, Véronique CNOCKAERT Du mythe littéraire de Diane au voyeurisme autour de Lady Di

Date : 30.10.2018 — Audio 84 min.

L'imagination est-elle libre ? À l’inverse de ce que l'on pense naïvement, les sciences humaines démontrent que l’imaginaire humain est tout sauf imprévisible : il est anthropologiquement et culturellement déterminé.

Ainsi les mythes structurent en profondeur bien des récits littéraires qui n’avouent pas leur source, et des discours médiatiques où ils agissent en rémanence. Au XIXe s. la culture mythique repose sur l’institution scolaire (obligatoire) et fait fonction de matrice du storytelling. De nos jours elle relève des lieux de loisirs, en particulier les cyber-espaces ouverts aux réappropriations incontrôlées. Des communautés interprétatives se forment ainsi par un processus de nature subjective et cumulative ; l’interaction entre anciens et nouveaux médias produit un savoir culturel d’un nouveau type, transmédiatique.

On illustrera ce phénomène par le mythe d’Artémis/Diane chasseresse. Surprise nue au bain par Actéon, la belle le punit en le transformant en cerf. Ce récit a traversé les siècles pour dénoncer le voyeurisme ; il prend une vigueur particulière avec la « folie du voir » qui caractérise le monde contemporain hypermédiatisé.

D'où l'impact entre autres sur la popularisation de Lady Di, particulièrement propice à donner lieu à la mythification. « Le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé », disait Pascal. Et si la Princesse de Galles s’était appelée autrement, l’aurait-on fantasmée de la même manière ?

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