Les circonstances et les missions de l’enseignement des langues, du français notamment, ont complètement changé en moins d’une génération, et partant le rôle des enseignants de langues qui ont maintenant davantage de ressources pédagogiques, techniques et scientifiques à leur disposition, mais qui sont aussi soumis à des exigences de plus en plus spécifiques et pressantes quant aux résultats et aux conditions de leur travail. Au-delà des choix méthodologiques, il est effectivement urgent de s’interroger sur les principes et les finalités de l’enseignement du français langue étrangère par rapport aux attentes de types économiques, politiques, sociales, culturelles du monde contemporain, aussi complexe qu’incertain. Le sujet sera d’abord abordé dans le cadre de la didactique des langues qui est actuellement un plein renouvellement et questionnement; ensuite, à propos de la dimension interculturelle de cet enseignement-apprentissage, du français en particulier, en rapport direct avec la vocation de médiateurs des enseignants de langues; enfin, dans la perspective des objectifs qu‘est chargé d‘atteindre et d’évaluer l’enseignement des langues. Sur ces trois plans seront analysés de manière critique les enjeux cruciaux de cet enseignement, à nul autre pareil, dans le contexte de la mondialisation et de la globalisation On se demandera si l’avenir à long terme n’encourage pas à défendre et à illustrer une conception moins instrumentale et plus humaniste de l’enseignement et de la formation, et si ce n’est pas de la responsabilité même du professeur de langues, a fortiori s’il enseigne le français et la francophonie, de promouvoir le plurilinguisme et l’interculturalité dont les prochaines générations auront plus que besoin.