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Édouard DELRUELLE Globalisation et logiques guerrières

Date : 24.05.2011 — Audio 52 min.

Choc ou dialogue des civilisations : des conflits internationaux aux tensions entre collègues de bureau, des émeutes de banlieues à la vie de l’école, rien ne mobilise tant politiques, médias et intellectuels que ce qui a trait au religieux, à la langue, à la nation et à la mémoire.

Il s’agit de faire l’analyse critique, à la fois philosophique et socio-historique, de ce paradigme du « choc des civilisations », avec une thèse simple : ledit choc des civilisations est indissociable de l’évolution de l’ordre marchand (terme préféré à celui de « capitalisme »). Contre le cliché que le barbare est en chacun de nous, et que les violences contemporaines s’expliqueraient par l’omniprésence de la « pulsion de mort » (Freud), on soutiendra que tout conflit « culturel » doit être ramené à la matérialité première de l’existence humaine : vie, travail, langage ; et à l’historicité de toute vie sociale : parenté, économie, communication.

En déplaçant ainsi le centre de gravité des identités vers les subjectivités, on voit que la mondialisation est en fait une « immondialisation » qui liquide toute forme sociale stable dans les flux marchands. Elle répond à une logique centrifuge qui expulse vers la périphérie et les zones poubelles les flux indésirables - déchets matériels mais surtout déchets humains, masse des superflus et des « inutiles au monde ». L’ordre marchand appauvrit l’être-au-monde, expose les hommes les uns aux autres, et les pousse à se ségréger. La dynamique uniformisante de la « mondialisation » libère les puissances nationalitaires, ethnicistes et fondamentalistes.

Quelles sont les conséquences de cette dialectique négative sur le « vivre-ensemble » en Europe ? Et comment, surtout, y remédier en termes de politique migratoire, de politique d’intégration, de lutte contre les discriminations et de gestion de la diversité culturelle ?

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