Une collaboration entreprise-université n’est jamais que la rencontre de deux individus, réunis pour la réalisation d’un objet initialement mal défini. On accorde à l’un (généralement l’universitaire) le droit de rêver. On demande à l’autre (généralement l’industriel) de trier les idées dont le bombarde son comparse et de faire ce qu’il faut pour qu’une partie de ces rêves devienne réalité industrielle.

Deux exemples illustrent ce schéma.

Le premier retrace le développement, au début du XXe siècle, de l’industrie des engrais azotés. La disponibilité de ces engrais était indispensable pour que l’agriculture puisse nourrir une population mondiale en croissance rapide. Les procédés de production les plus disparates furent imaginés et leurs bases physico-chimiques disséquées. Leur mise en œuvre demanda le développement d’appareillages industriels fonctionnant sous des régimes de température, de pression, de tenue des matériaux, etc. hors d’atteinte jusque là. Dans la chasse que se livrèrent plusieurs couples (universitaire-industriel), les échecs furent aussi éphémères que les succès.

Le deuxième exemple, très actuel, est centré sur la naissance, le développement et la réalisation de Solar Impulse, le premier avion capable de faire le tour du monde en une traite en n’utilisant que l’énergie solaire.