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Michèle BROZE Huitième jour, huitième heure, année 80 : réinterprétation gnostique d’un jeu de mots égyptien

Date : 18.09.2014 — Audio 29 min.

Les récits de la création du monde en six jours (hexaméra) abondent au sein des traités théologico-philosophiques patristiques et médiévaux. Ainsi des auteurs comme Philon, Origène, Basile, Ambroise, Augustin, Bède le Vénérable, Athanase le Sinaïtique, Henri de Langenstein - pour ne citer que ces principaux commentateurs -, peuvent à bon droit être considérés comme des auteurs majeurs ayant commenté le récit de la Genèse (Gn 1) narrant la création du monde en six jours. L’hexaméron est donc de ce point de vue un genre exégétique majoritairement judéo-chrétien visant à commenter la création du monde (la lumière originelle, le firmament et la sphère des fixes, la séparation des éléments, la création des végétaux, la création du soleil et de la lune, la création des animaux, etc.).

Toutefois, en y regardant de plus près, ces écrits témoignent directement d’une préoccupation philosophique plus fondamentale pour les Anciens - les Grecs au premier chef mais aussi les traditions dont ils s’inspirèrent pour fonder leurs cosmologies -, qui s’inscrit dans le droit fil de la pratique du mythe (au sens anthropologique) et des commentaires cosmogoniques, cosmologiques et cosmobiologiques qui en découlèrent. Par ailleurs, on passe souvent sous silence l’importance de la littérature juive hellénisée (Philon d’Alexandrie) qui fut la courroie de transmission entre les univers polythéistes et monothéistes précités.

Le colloque vise à resituer le genre des hexamera au sein de la philosophie en mettant en évidence les conditions de son déploiement et les modalités de sa réception au sein des traditions médiévales (occidentale et orientale). Il s’agit également de circonscrire les diverses thématiques constitutives du genre en montrant l’incidence de celles-ci pour la construction des paradigmes scientifiques postérieurs (création continue, création de la matière, origine de la lumière, combinaison des éléments, etc.). Pour mener à bien notre projet, trois équipes de recherches se sont associées : CIERL, Oikoumene, Narsès.

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