Didier VIVIERS, Claude TOMBERG, Alain SUPIOT Il n'est pas de paix durable sans justice sociale
Date : 22.01.2020 — Vidéo 85 min.
L’affirmation solennelle selon laquelle « une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale » n’a pas été le fruit d’un idéalisme naïf, mais l’amère leçon tirée des massacres déments qui ont marqué la première moitié du XXe siècle. L’injustice sociale, si elle excède certaines bornes, engendre inéluctablement la violence entre et à l’intérieur des nations, contre des groupes érigés en boucs émissaires. Tirant les leçons de cette expérience, les grandes déclarations de l’après-guerre ont fait de la réalisation de la justice sociale « le but central de toute politique nationale et internationale ». Mais depuis 40 ans, la plupart des gouvernements se sont détournés de cet objectif. Pour cultiver leurs avantages comparatifs dans une concurrence devenue mondiale, ils se sont engagés dans une course au moins-disant social, fiscal et écologique, qui a engendré un creusement vertigineux des inégalités. Celui-ci nourrit en retour un puissant sentiment d’injustice sociale, ainsi que l’émigration massive de jeunes, privés de travail décent dans leur propre pays. Cette rage sourde contre l’injustice est aujourd’hui captée par des démagogues, qui la détournent vers des ennemis intérieurs ou extérieurs. Nous sommes ainsi à nouveau confrontés à la question des conditions institutionnelles de la non-violence.
Cycles | Séances d'ouverture du Collège Belgique 2020 |
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Discipline | Sciences humaines |
Partenaires | Académie royale de Belgique, Collège Belgique |
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