ITER : une étoile va naître…

La compréhension de la physique du Soleil et des étoiles, à la fin des années 1930, a fait naître une ambition : reproduire artificiellement, dans des installations de recherche puis de production, les réactions de fusion nucléaire que la Nature réalise depuis des milliards d’années de manière continue et spontanée.

Il y a soixante ans, cette ambition s’inscrivait dans une démarche de recherche fondamentale. Depuis peu, elle engage notre avenir.

Notre civilisation technologique s’est édifiée sur une ressource limitée - les hydrocarbures - dont la consommation massive a bouleversé les grands équilibres de la planète.

Dans l’éventail des choix énergétiques auxquels nous devons procéder, l’énergie de fusion, son utilisation industrielle pour produire de l’électricité, se présente comme une option majeure. Ses atouts sont considérables : c’est une énergie sûre, très peu polluante, fondée sur une ressource universellement disponible (l’hydrogène) et virtuellement illimitée.

Maîtriser l’énergie de fusion est une entreprise difficile, complexe et exigeante. Au terme de soixante ans de recherche et d’expérimentations, la communauté scientifique mondiale est désormais convaincue que cet accomplissement est aujourd’hui à sa portée.

Pour en apporter la démonstration, la Chine, l’Union Européenne et la Suisse, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie et les États-Unis ont lancé en 2007, à Saint Paul-lez-Durance, à quelques dizaines de kilomètres d’Aix-en-Provence (France), la construction de l’installation ITER. ITER, le mot latin qui signifie « le chemin », constitue une étape décisive et indispensable vers la maîtrise scientifique et technologique de l’énergie de fusion.

Installation expérimentale et modèle de coopération internationale, ITER ouvre la voie aux réacteurs de fusion industriels et commerciaux qui, demain, pourront contribuer de manière décisive à la sécurité énergétique de nos sociétés.