Après la seconde guerre mondiale, le « Pacte social » entre les forces vives de la société s'est accompagné de la démocratisation de l'enseignement, portant en elle l'espoir d'offrir à tous des chances égales d'ascension sociale. Même si le constat critique que l'école reproduit les inégalités est ancien (Bourdieu et Passeron, 1970), le caractère fortement inégalitaire de l'enseignement - en Wallonie et à Bruxelles en particulier - est devenu une évidence (confirmée par les évaluations internationales du type PISA). Parmi tous les thèmes de discussion suscités par « l'échec » de l'enseignement (la dualisation de nos écoles, l'orientation précoce des élèves vers différentes filières, le recours massif au redoublement, etc.), on mettra l'accent sur la question de l'immigration, de l'intégration et de la multiculturalité comme défi central pour l'école de demain. Comment transformer ces menaces en opportunités pour notre société ? Pour faire face à ce défi démographique et culturel, au-delà des investissements matériels nécessaires, il paraît indispensable que l'école soit en mesure de remplir plus correctement sa mission d'émancipation sociale et d'intégration culturelle. L'analyse d'autres systèmes d'enseignement montre qu'une école plus juste et plus performante est possible. Cela suppose toutefois la mise en place de politiques volontaristes et cohérentes, une redéfinition des finalités de l'école et l'accompagnement de ses acteurs, afin d'édifier un nouveau modèle d'enseignement.