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Françoise LEMPEREUR L’inscription du patrimoine culturel immatériel dans la société contemporaine

Date : 02.03.2010 — Audio 88 min.

La première partie du cours-conférence se penchera, dans une perspective épistémologique, sur l’évolution qui a permis l’émergence du concept de «patrimoine culturel immatériel», en le différenciant du folklore ou des «arts et traditions populaires» et de l’ethnologie. Il évoquera les difficultés rencontrées par les spécialistes de l’UNESCO dans la rédaction d’une définition universellement acceptée et montrera que, malgré la ratification par de nombreux pays – dont la Belgique –, de la Convention internationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, des problèmes subsistent quant à l’identification des contenus patrimoniaux et quant aux méthodes de sauvegarde.

Une deuxième partie s’efforcera de montrer les enjeux sociétaux d’une prise en compte du patrimoine culturel immatériel dans le contexte actuel de la diversité culturelle, face à la mondialisation des productions culturelles et au risque d’homogénéisation des modes de vie et de pensée. Elle posera la question du rapport au temps et à l’espace: le fait de privilégier une culture patrimoniale marque-t-il un repli sur soi et sur le passé ? Si la revitalisation de contenus patrimoniaux définit une identité culturelle, celle-ci peut-elle pour autant être qualifiée d’«ethnicité positive" ? Ne risque-t-elle pas au contraire de fomenter des confrontations ethniques d’essence nationaliste ?

L’exposé se clôturera sur une analyse des altérations et des manipulations dont est victime la transmission patrimoniale et, en contrepoint, des médiations dont une transmission déficiente peut aujourd’hui bénéficier.

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