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Richard SCHECHNER Le 11 septembre, pratique esthétique d’avant-garde ?

Date : 10.03.2010 — Audio 71 min.

Les pratiques de la scène ont importé en fin de vingtième siècle des approches transversales qui ont suscité au sein de la critique des débats passionnés. Qualifiées de syncrétiques ou de postdramatiques (Hans-Thies Lhemann), les formes spectaculaires contemporaines ont été perçues en un premier temps comme une manière d’interroger les frontières entre la danse, le théâtre, le cirque, les arts visuels. La théorie du spectacle vivant a accompagné ces mutations : elle a développé des modèles interrogeant la place du texte, la réinvention de l’image scénique, la réappropriation par des instances nouvelles du statut d’auteur, le rôle de l’acteur.

En un deuxième temps, ces dernières années, tant la création que le discours qui accompagne celle-ci se sont radicalisés et transformés encore : il est moins question aujourd’hui de rencontre entre les arts que de mise en cause réciproque de la réalité et du spectaculaire. Les interrogations concernent les processus constitutifs de l’événement spectaculaire et étendent le champ de l’art: théâtralité du quotidien, politique-spectacle, performance-installation, action esthétique, esthétique de l’action.

La notion de performance peut servir de catalyseur à la réflexion sur ce déplacement : pensée soit comme discours soit comme processus événementiel, elle offre des acceptions spectaculaires qui se superposent à d’autres plus proprement sémiotiques («dire c’est faire»), mais toujours reliées aux modalités spécifiques d’exécution des arts vivants. Le cours-conférence entend convier plusieurs observateurs et acteurs majeurs de la scène internationale à commenter et à théoriser, à partir de leurs parcours respectifs (Performance Studies, dramaturgie, sémiologie, anthropologie), la construction des processus spectaculaires.

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