A partir de la relation du réel aux langages qui le transforment en monde humain, le cours-conférence proposera diverses approches de la « fiction », au sens premier du mot (du latin « fingere » qui signifie « façonner » avant « feindre », ou « imaginer »…). En effet, si tout abord humain du réel est traversé par notre capacité de représentation et de transformation (le fictionnel), c'est-à-dire par notre capacité de façonner notre relation aux choses et aux autres par un langage quel qu'il soit (verbal, technique, gestuel, affectif, scientifique, institutionnel, vestimentaire, etc.), il puise ses ressources dans la capacité de fiction, au sens usuel proche de l'imagination (le fictif), plus qualitativement développée chez nous que chez n'importe quel autre primate du fait de notre capacité de paroles. L'invention littéraire donne à coup sûr le modèle de cette puissance de fiction. Et la confrontation avec la création d'images, picturales et cinématographiques, nous place avec peut-être encore plus d'évidence au cœur de ce processus. Luc Jabon, scénariste-cinéaste, et Yves Depelsenaire, psychanalyste auteur de livres sur la peinture, apporteront ainsi leur contribution à cette question cruciale de la fiction. Cruciale car, enfin, le jeu d'échange entre le fictif et le fictionnel sera abordé dans la formation même du sujet et de l'intersubjectivité, ouvrant une perspective éthique et politique depuis cet abord lucide de notre situation constitutive d'être parlant, façonnant, fictionnant…