Une recherche originale portant sur des zones encore peu explorées du fonctionnement de l’image égyptienne sera proposée.

Les études sur l’image égyptienne ont, certes, évolué depuis la naissance de l’égyptologie, mais ce n’est encore que trop rarement et souvent avec réticence que l’on reconnaît aujourd’hui la richesse et la complexité des systèmes de production de sens adoptés par les anciens Égyptiens (sémiotique) et leur faculté à mettre en œuvre dans l'image des dispositifs visant à produire des sens cachés (herméneutique visuelle).

L’histoire de l’art, depuis le 19ème siècle, a en effet eu tendance à pourvoir l’iconographie égyptienne d’une réputation d’image naïve, figée, incapable de réalisme, d’évolution et ignorant la perspective lui attribuant une fonction narrative qui se limiterait à dépeindre, de façon anodine, des « épisodes de la vie quotidienne » sans profondeur autre que documentaire.

La naïveté n’est, en vérité, pas du côté que l’on pense et une analyse approfondie de ces prétendues « scènes de la vie quotidienne »laisse entrevoir un système bien rôdé, d'un structuralisme extrême, déployant tous les moyens à disposition pour faire émerger des strates des sens sous-jacents. Après avoir identifié ces mécanismes, nous investiguerons la nécessité de produire de tels sens par une recontextualisation spatiale, temporelle et épistémologique des œuvres, que celles-ci touchent aux rituels quotidiens, à la propagande politique ou encore à la survie post-mortem.

L’approche de cette recherche est pluridisciplinaire en ce sens qu’elle fait intervenir diverses disciplines des sciences humaines telles que l’histoire de l’art, la sémiotique, l’épistémologie, les visual studies, ainsi qu’une herméneutique comparée des pratiques et procédés de l’exégèse chrétienne, des contes populaires et de la publicité contemporaine. Le sujet est propre aux recherches de l’auteure et n’a encore fait l’objet d’aucune monographie.