Il n’y a pas si longtemps, un siècle à peine, les musiciens se réunissaient pour jouer ensemble une symphonie ou une pièce musicale et ce, bien sûr, dans un même lieu.

Comme si, en ajoutant des couleurs au temps pour faire vibrer l’espace, ils peignaient un monde plus agréable, plus supportable.

Pourtant, l’idée même de capturer ces sons enchanteurs ou de manipuler ce temps maîtrisé par le métronome aurait été tout simplement saugrenue, voire même inconcevable. Car ces deux paramètres, pourtant intimement liés, sont impalpables. Pire... l’Homme s’y sent emprisonné. Alors... Imaginez !

Imaginez ces musiciens dans notre nouvel univers où il n’est plus nécessaire d’être ensemble, ni dans l'espace, ni dans le temps pour jouer ensemble...

Imaginez ces musiciens contemplant à la fois le début et la fin de leur symphonie sur un écran, comme un espace sur une carte, alors que la musique est un temps qui s’écoule...

Imaginez ces musiciens tentant de comprendre que le temps qui sépare deux notes est suffisant pour envoyer, dans sa totalité, l’oeuvre à l’autre bout du monde....

Imaginez ces musiciens découvrant que toute l’oeuvre de Bach, ou de Mozart, et même les deux peuvent être mémorisées sur un point de silicium...

N’imaginez plus !

C’est bien la réalité d’aujourd’hui. Un big bang à l’envers... Où tout semble retourner vers un point initial, celui ou l’espace et le temps semblent se fondre pour ne faire qu’un !

Un siècle d'enregistrement musical et de nombreux extraits sonores pour conclure que, par ce cheminement dans le son et sa musique, l'homme n'a plus du tout la même approche de son espace-temps.