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Aurore VAN DE WINKEL Légendes urbaines : récits symboliques et conséquences

Date : 18.10.2012 — Audio 67 min.

Phénomène de communication collective, la légende urbaine est un récit profane, localisé, temporalisé et individualisé relatant des événements inhabituels récents - surprenants, drôles mais le plus souvent terrifiants - qui seraient arrivés à l’ami d’un ami ou à un inconnu. Ce genre de récit se propage à travers les années et les continents, variant sur quelques points selon le contexte et le milieu socioculturel des sujets-transmetteurs qui se le réapproprient. Toutefois son noyau reste identique. Le récit est présenté comme authentique alors que sa véracité est douteuse. C’est pourquoi beaucoup le considèrent comme un fait-divers ou une anecdote.

Des procédés discursifs, destinés à augmenter la croyance dans le récit, favorisent l’émission de son message qui peut être : prévenir d’un danger, condamner un comportement, s’approprier la satisfaction d’un acte réprouvé ou justifié mais risqué, ou encore surprendre par la présence de l’irrationnel dans le quotidien.

Diffusée selon divers modes de diffusion, la légende urbaine contribue à la création d’un sens commun, d’une identité sociale et au renforcement de la cohésion sociale et ce, par le biais de mécanismes psychosociaux communicationnels s’enclenchant lors de sa narration. Ces récits peuvent varier selon cinq types distincts mais chacun met en scène la confrontation de deux protagonistes et ses conséquences : l’un représentant l’un des groupes d’appartenance du sujet-transmetteur, l’autre une entité opposée jugée « négative ». Par l’identification au groupe valorisé, le sujet-transmetteur réaffirme ou renforce, le temps du récit, son identité, ses tabous et valeurs de manière simplificatrice et reporte les problèmes existants sur un bouc émissaire, choisi arbitrairement.

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