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Hervé HASQUIN Les « accommodements raisonnables » sont-ils de saison ?

Date : 24.03.2010 — Audio 103 min.

Y a-t-il une laïcité «fermée» et une laïcité «ouverte»? Cette dernière peut-elle sans risquer de renoncer à l’essence même de ses principes fondamentaux accepter les «accommodements raisonnables», c’est-à-dire des adaptations aux législations en vigueur pour permettre à des individus de jouir d’une véritable liberté religieuse? Principe d’origine anglo-saxonne, né aux États-Unis en 1964 et importé peu après au Québec, l’«accommodement raisonnable» - depuis le port de symboles religions dans les institutions jusqu’à l’installation de salles de prières dans les administrations publiques en passant par des formes de ségrégation sexuelle, l’adaptation des jours fériés, etc - a fait l’objet de nombreuses controverses dans cette province du Canada au point d’obliger le gouvernement du Québec à solliciter un rapport circonstancié au sociologue J. Bouchard et au philosophe Ch. Taylor (2008).

Ce choix de société pose un nombre considérable de questions. A titre d’exemple:
- que penser de la distinction opérée entre multiculturalisme et interculturalisme ?
- comment permettre l’expression des différences sans mettre en péril les «valeurs» de la société d’accueil ?
- qu’en est-il du devoir de réserve du fonctionnaire ?
- qui doit s’ajuster: le gestionnaire de l’espace public et de l’entreprise, ou le croyant ?
- n’y a-t-il pas une remise en cause insidieuse pour l’égalité Homme-Femme ?
- les «accommodements» ne recèlent-ils pas une menace de hiérarchisation des droits fondamentaux en privilégiant la liberté religieuse ?

Les révélateurs du malaise : le débat sur les minarets en Suisse et le port du foulard.

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