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Sophie KLIMIS Les États, les langues et la traduction (2/2)

Date : 24.02.2010 — Audio 36 min.

En dépit des années, nous vivons toujours dans la nostalgie suscitée par ce que nous prenons pour la "catastrophe" de Babel. Dès qu'il est question de langue, et a fortiori de traduction, tout se passe comme si nous restions fascinés par la langue adamique d'avant la dispersion, et inconsolables désormais d'être condamnés à la traduction.

De sorte que, aujourd'hui encore, nous sommes soumis au dilemme suivant: ou l'adoption d'une langue universelle commune (justifiée par l'efficacité et la rationalité), ou le repli sur telle ou telle langue nationale (justifié par la dignité et l'identité). Mais cette alternative est ruineuse qui consacre le refus de l'échange et conduit à la réduction des possibilités de signifier. Sommes-nous donc totalement démunis, en l'absence de toute super-langue? Non pas, car il nous reste la ressource de la traduction et du multilinguisme. Le multilinguisme est une opportunité unique d'enrichir notre conception de l'universel, et la traduction, loin d'être une simple technique ancillaire de communication, pourrait bien être le paradigme dont notre monde a besoin pour se comprendre et traiter ses défis les plus importants. Il est donc essentiel d’étudier avec soin, en se basant sur la longue expérience de la confrontation des langues, les caractères et les potentialités de ce paradigme traductif.

Ce thème, qui a fait l’objet de trois leçons en 2009, se base sur l’ouvrage de François Ost, paru en 2009 aux Editions Fayard à Paris: Traduire. Défense et illustration du multilinguisme.

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