La médecine est à l’aube d’une véritable révolution dont les progrès récents dans le traitement du cancer et des pathologies inflammatoires ne sont que les prémisses. Les définitions mêmes des maladies et de la santé vont se modifier radicalement dans les années à venir, à mesure que progressent notre connaissance des mécanismes intimes qui gouvernent le fonctionnement et le vieillissement de nos organes et de nos tissus. D’ores et déjà, des méthodes diagnostiques et des modalités thérapeutiques d’une extrême précision, encore considérées comme utopiques à la fin du siècle dernier, ont intégré la pratique clinique.

Les avancées futures seront le fruit de la recherche biomédicale mais aussi de l’irruption de l’intelligence artificielle et de l’internet des objets dans la sphère de la santé. S’ils sont source de progrès et d’espoir pour celles et ceux qui font face à la maladie, ces développements rapides comportent de multiples défis pour l’organisation sociale. Comment les relations entre le médecin et le patient vont-elles évoluer, quid de la protection des données personnelles, comment assurer l’accès aux meilleurs soins, à qui d’assumer le coût du développement de la médecine du futur ? Ce ne sont que quelques-unes des questions essentielles qu’il est indispensable d’aborder en faisant appel à de multiples disciplines, depuis les sciences du vivant jusqu’aux sciences humaines et sociales en passant par l’économie et les sciences de l’ingénieur. Il s’agit en réalité de mobiliser l’intelligence collective au service du bien commun.