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Jean MAWHIN Les relations de Gauss avec les savants belges

Date : 24.10.2018 — Audio 112 min.

La réputation de Carl-Friedrich Gauss (1777-1855) comme mathématicien, astronome et physicien était déjà largement établie durant sa vie, et son héritage scientifique est immense. Ses relations avec des savants belges ont été peu étudiées. Pourtant, Adolphe Quetelet (1795-1874) lui rendit visite à Göttingen en 1829. Une correspondance scientifique s’ensuivit, ainsi que l’élection de Gauss en 1841 comme associé de l’Académie. Leurs discussions portèrent sur la mesure du magnétisme terrestre. Quetelet fut aussi un ardent défenseur de l’emploi en sciences humaines de la courbe en cloche, introduite par Gauss en théorie des erreurs d’observation. De son côté, Gauss utilisa, dans ses travaux sur la pension des veuves, des statistiques obtenues par Quetelet. Une connexion indirecte mais importante entre Gauss et le mathématicien belge Charles-Jean de La Vallée Poussin (1866-1962) est la preuve, en 1896, d’une conjecture énoncée par Gauss vers 1791 sur la distribution des nombres premiers, une preuve qui avait résisté aux efforts de mathématiciens de la trempe de Dirichlet, Riemann et Tchebychev. Les contributions de Gauss en théorie du potentiel, formulation mathématique des lois de la gravitation, de l’électricité et du magnétisme, influencèrent profondément celles de La Vallée Poussin. Dans une conférence de 1939 devant la Société mathématique de Belgique célébrant le centenaire du mémoire de Gauss, de La Vallée Poussin en fit une analyse aussi profonde qu’émouvante.

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