À partir du dernier quart du XIXe siècle jusqu’aux années 1930, l’influence du « mouvement » théosophique en France et en Belgique a dépassé le seul domaine spirituel pour irriguer la sphère artistique (Jean Delville, Piet Mondrian), mais aussi éducative (Maria Montessori, Rudolf Steiner).

Liée à l’essor des mouvements ésotériques et spiritistes de la fin du XIXe siècle, l’influence de la mouvance théosophique reste un point aveugle de la recherche en histoire de l’éducation. En effet, leurs réflexions et leurs actions ont le plus souvent été sous-estimées, niées, cantonnées à une influence diffuse.

Nous voudrions, à partir des archives de la société théosophique et des pédagogues de l’éducation nouvelle, proposer une réflexion sur la façon dont les théosophes ont construit, structuré, pensé et élaboré une organisation internationale de l’éducation nouvelle. Comment ces hommes et ces femmes ont su élaborer méthodiquement une réflexion d’ensemble sur l’éducation mais aussi mettre en oeuvre des réalisations concrètes (fraternités d’éducation, congrès internationaux, établissements scolaires) dans le but de construire une nouvelle éducation pour une « ère nouvelle ».