Les retables d’autel sont des objets que nous connaissons, mais que nos souvenirs souvent restreignent à quelques arrières plans un peu flous, des objets complexes que notre monde a cessé d’investir et dont il a parfois perdu le sens ou oublié les compétences. Pourtant, ces objets ont longtemps assumé des fonctions essentielles, existentielles.

Assemblages d’images, de formes et de natures très diverses, encadrés d’ordres classiques et surmontés de couronnements échancrés qui orchestrent l’irruption dans les parties hautes de tout un peuple de statues, ces retables baroques ont, en effet, aménagé des interstices aux limites du visible et du dicible, des espaces entre l’ici-bas et l’Au-delà.

Relayant l’intérêt de la recherche actuelle pour les capacités spectaculaires et performantes des images religieuses, Brigitte D’Hainaut-Zveny et Ralph Dekoninck réintégreront ces œuvres dans l’histoire très longue des retables d’autel et mettront l’accent sur leur dimension spectaculaire en les envisageant comme formes d’art total animé par une véritable scénographie du sacré.