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Jonathan DUMONT Marguerite d’Autriche et Louise de Savoie, dames Concorde (2/2)

Date : 10.10.2017 — Audio 51 min.

Dans la culture tardo-médiévale et renaissante, les femmes qui accèdent à des fonctions politiques de premier plan sont souvent associées à des valeurs pacifiques, voire à la vertu cardinale de Prudence, fondement même de la paix. Ceci les prédispose à jouer un rôle actif dans les processus de pacification dont regorge la période. Nombre d’entre elles ont même participé à la résolution directe de conflits.

Il en va ainsi de Louise de Savoie (1476-1531), mère de François Ier et régente du royaume de France en 1515-1516, puis en 1523-1526, et de Marguerite d'Autriche (1480-1530), tante de Charles Quint, gouvernante et régente des Pays-Bas en 1507-1515, puis en 1517-1530. À Cambrai, en 1529, toutes deux négocièrent et signèrent, au nom de leurs fils et neveu, l’un des accords de paix les plus célèbres de la Renaissance, « la Paix des Dames », qui mit fin à la seconde guerre que se livraient le roi de France et l’empereur.

Ce cours-conférence - qui réunit historiens et historien de l’art - propose d'évoquer les aspects politiques et diplomatiques du traité de Cambrai d'une part, d'analyser le discours élaboré en vue de célébrer la paix et son maintien d'autre part. Seront ainsi convoqués textes et œuvres d’art, produits tant en France que dans les anciens Pays-Bas et dans lesquels les deux princesses sont sans cesse assimilées à la paix et à la concorde. Mais il s’agira également d’insister sur le fait que ce motif - abondamment exploité à la fin du Moyen Âge et au début des Temps modernes - n’apparaît pas seulement à l’occasion de la « Paix des Dames » : dès 1515 pour Louise, dès 1507 pour Marguerie, alors qu’elles participent l’une et l’autre au pouvoir, elles ont été reconnues comme dames de paix et associée, dans les productions artistiques, les traités et la correspondance, à la vertu de Prudence.

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