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François DE SMET Métaphysique de la laïcité et dynamique du religieux

Date : 19.04.2012 — Audio 91 min.

Ce cours vise à élucider philosophiquement le concept de laïcité, et éprouver sa perméabilité aux questions théologico-politiques.
Les difficultés de la notion de laïcité à récolter le consensus social et l’adhésion des croyants trouvent leurs sources dans la conception du phénomène religieux au départ de laquelle elle se définit, et qui ne correspond pas de manière exhaustive à ce qu'elle entend circonscrire. En effet, comme en atteste la double origine étymologique du terme religion (religere : la piété, le recueillement et religare : relier), le phénomène religieux se décline d'une part par une croyance métaphysique, et d'autre part par la pratique de rites sociaux et culturels. Or, les différentes acceptions de la laïcité n'intègrent pas cette division, ou la postulent inopérante. Même si du point de vue institutionnel ces deux aspects de la religion relèvent de deux types de libertés différentes (liberté de conviction et liberté d’expression), la laïcité se conçoit essentiellement comme lieu d’aménagement des religions-rites, en oblitérant la question métaphysique, considérée comme résolue par la liberté de conviction et reléguée dans le champ purement privé de la conscience. Or, la fonction métaphysique du religieux n'est pas entièrement privatisable, contrairement à ce que suggère implicitement la notion de laïcité : cette fonction sert de cadre référentiel, et peut de ce point de vue s'avérer incompatible avec la neutralisation spirituelle proposée par l'État laïque. Pour le dire autrement, la laïcité comme lieu d’aménagement des pratiques religieuses, sans investissement sur l’affirmation des valeurs qui sous-tendent ce noyau neutre, ne peut neutraliser la force inhérente aux convictions elles-mêmes. Ce cours entend cerner cette dimension métaphysique de la laïcité pour examiner la viable d’une conception dynamique de son corpus.

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