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Luc COLLÈS Plaidoyer pour l’insertion de la littérature migrante à l’école : une expérience interculturelle

Date : 03.10.2011 — Audio 77 min.

La littérature migrante convie enseignants et élèves à la découverte d’un corpus contemporain, non canonique, issu de la minorité, bref, pour reprendre la belle expression de Paré une « littérature de l’exiguïté » (1992). Chez les allophones, l’utilisation de ce corpus contribue au processus d’adaptation : ils se sentent valorisés de façon égalitaire. Les élèves issus de la majorité y trouvent matière à relativiser leur propre culture.

Après avoir passé en revue les questions posées à l’institution scolaire par l’insertion de la littérature migrante dans les programmes, nous rendrons compte d’une expérience de lecture que nous avons effectuée dans deux classes professionnelles, option travaux de bureau. Concrètement, il s’agissait de comparer la manière dont Maghrébins (en tentant de cerner l’originalité de leur situation de migrants) et Belges francophones appréhendent un certain nombre de traits culturels repérables dans les œuvres étudiées. Parmi ceux-ci, les systèmes spatial et temporel ont particulièrement retenu notre attention car E-T. Hall a souligné qu’ils sont déterminants dans la caractérisation d’une culture (Hall, 1978 ; 1984 a ; 1984 b). On a donc cherché à déceler quelles perceptions différentes de l’espace et du temps affleurent dans les textes abordés, quelles conduites elles manifestent et à quelles valeurs elles répondent (Collès, 2010). Ces composantes socioculturelles ont ainsi fait entrer les élèves dans des visions du monde différentes, où interviennent bien d’autres aspects connexes : rapport au corps, à la famille, au sacré…

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