Depuis les années 1960 et la critique de la modernité, certains observateurs ont annoncé la fin de l'industrie, voire la disparition imminente du capitalisme, ainsi que l'avènement d'une société nouvelle. La connaissance de la Révolution industrielle des XVIII^e et XIX^e siècle, en tant que mutation systémique, ainsi que l'observation des changements en cours, laissent penser que le Nouveau Paradigme industriel conjugue trois mouvements. D'abord, les sociétés industrielles continuent à se transformer de manière continue, par de nouvelles vagues d'innovations, plus ou moins structurantes. Ensuite, la Révolution cognitive, mieux observée depuis les années 1980, ouvre les portes de la Société de la Connaissance, notamment caractérisée par le mariage de l'informatique et de la biologie, et, au travers de la génomique, une transformation dont on ne mesure encore que très peu l'ampleur. Enfin, depuis les années 1970, avec la prise de conscience que la planète constitue un système à la fois relativement clos et particulièrement fragile, le Développement durable s'est développé comme une recherche consciente et collective d'une nouvelle harmonie au sein de ce système. Dans les prochaines décennies, ces trois évolutions poursuivront assurément leurs interactions et leurs convergences. Loin de disparaître, même si son poids dans le PIB et l'emploi continuera probablement à s'affaiblir, l'industrie restera au centre de ces interactions. On observe du reste que, grâce à la capacité de créativité et d'innovation de certains de ses acteurs et secteurs, d'une part, elle incorpore considérablement de la connaissance dans les matériaux qu'elle produit et qui, dès lors, deviennent intelligents, et, d'autre part, qu'elle s'inscrit dans un développement plus durable par les nombreuses pratiques de l'économie circulaire, y compris celle de la fonctionnalité.