Chaque jour l'éthique est invoquée en tant que remède ou en tant que menace pour mettre un terme à des dysfonctionnements qui affectent notre vie quotidienne ou pour calmer des angoisses générées par des pouvoirs et des recherches associés aux différents domaines du savoir et du comportement humains.

La diversité d'usage de l'éthique s'exprime par le choix des valeurs de référence, la manière de rapporter celles-ci au cas singulier envisagé ou la façon d'identifier et de résoudre un problème éthique. L'éthique peut être un puissant agent de communication entre des entités jusqu'alors largement repliées sur elles-mêmes : l'expert d'une discipline par rapport à celui d'une autre discipline, l'économiste par rapport au consommateur, le scientifique par rapport à l'utilisateur du savoir, etc. Elle peut aussi être un levier d'identification communautaire menant, le cas échéant, au rejet de toute recherche de valeurs communes ou de droits universellement partagés.

Les différentes leçons aborderont cinq domaines particulièrement marqués par l'empreinte nouvelle de l'éthique : l'éthique environnementale avec Catherine Larrère, l'éthique de l'ingénieur avec Anne-Françoise Schmid, l'éthique économique et financière avec Marek Hudon, la bioéthique avec Marie-Geneviève Pinsart et l'éthique de la recherche avec Pierre F. Daled (en 2010 pour les trois derniers). L'objectif de ce cycle est de réfléchir sur les raisons et les enjeux du recours actuel à l'éthique : que recouvre le terme éthique dans chacun de ces domaines ? Qui l'emploie, comment, pourquoi ? Quelles sont les cristallisations de ce recours à l'éthique en termes d'institutions (les comités d'éthique, par exemple), de règlements et de lois, de comportements, de décisions politiques…