Malgré les progrès spectaculaires de la recherche biomédicale, nous restons largement démunis face aux maladies graves les plus fréquentes. La traduction des découvertes issues de la recherche fondamentale en thérapeutiques accessibles au plus grand nombre est en effet globalement peu performante. Le concept de coût-efficacité interprété de façon restrictive, l’utopie du « risque zéro » face à l’inconnu et la concurrence des médicaments génériques représentent autant de facteurs qui contribuent au manque d'intérêt des grandes compagnies pharmaceutiques pour le développement de médicaments innovants. Cette situation est particulièrement affligeante pour les millions de patients qui attendent que des traitements curatifs se substituent aux traitements palliatifs qui restent la règle pour la majorité des maladies chroniques.

Pour donner une nouvelle impulsion à l'innovation thérapeutique, il faut promouvoir une nouvelle culture d'ouverture et de collaboration à mettre en place entre deux mondes bien différents, ceux de l’industrie et de l’université. Il faut aussi miser sur les petites et moyennes entreprises qui sont appelées à jouer un rôle important dans les réseaux d’« innovation ouverte ». Il faut enfin réaliser que les progrès dans le secteur de la santé vont dépendre dans une large mesure de la capacité des acteurs du monde pharmaceutique à partager leurs projets avec d’autres grands ensembles industriels qui inscrivent aujourd’hui la santé humaine comme une de leurs priorités majeures, à commencer par les compagnies actives dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.

Nous présenterons notre vision du rôle-clé des partenariats public-privé dans ce nouvel environnement. Nous illustrerons notre propos par les premiers résultats obtenus dans le cadre de l'Innovative Medicines Initiative, le plus important partenariat public-privé à ce jour dans le domaine des sciences du vivant.