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Frans LEMAIRE Schiller et Beethoven, ou les origines mouvementées de l'hymne européen

Date : 28.02.2012 — Audio 79 min.

Peu d’œuvres universellement célèbres sont, en réalité, aussi mal connues que ce qui est devenu l’Ode à la joie de Beethoven, voire l’hymne sans paroles de l’Union Européenne. Non pas hymne ou ode, le long poème de neuf strophes et 108 vers intitulé An die Freude,
a été conçu en 1785 dans un contexte maçonnique mais son auteur, Friedrich Schiller, le rejettera très vite comme «définitivement raté». Cela ne l’a pas empêché d’être mis en musique un grand nombre de fois (y compris par Schubert dès 1815 ou, plus tard, en russe par Tchaïkovski), notamment dans la nouvelle version autocensurée en 96 vers que Schiller publia en 1803, deux ans avant sa mort. Sa plus célèbre réalisation musicale ne viendra cependant qu’une vingtaine d’années plus tard, mais Beethoven ne retiendra pour sa 9e Symphonie que les 36 premiers vers dont seize seulement sont chantés plus d’une fois. Un destin mouvementé restera attaché à cette œuvre, fruit d’une longue et difficile gestation.

Commandée et payée par la Royal Philharmonic Society, elle est créée non pas à Londres mais à Vienne et sa dédicace au roi de...Prusse n’est due qu’au décès de l’Empereur de Russie que Beethoven aurait préféré, non sans raison car le souverain prussien se contenta de lui envoyer une bague qui se révéla sans valeur.

Célébrée comme une sorte de grande messe laïque, la Grosse Sinfonie mit Schlusschor a fait l’objet de nombreuses interprétations tant musicales que philosophiques, voire politiques et certains l’utiliseront même pour leur propre célébration (Wagner, Hitler) avant que sa destinée ne l’attache à de grands événements de la fin du XXe siècle: la chute du mur de Berlin, la célébration à Prague de la démocratie retrouvée, le choix par l’Union européenne d’un hymne qui reste paradoxalement sans paroles.

De nombreuses illustrations visuelles et musicales accompagnent ce cours-conférence.

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