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Robert HALLEUX Sources, concepts et méthodes de l'histoire des techniques

Date : 02.03.2009 — Audio 90 min.

Pour appréhender la problématique de l'évolution technologique, la Belgique constitue un terrain de choix. On sait qu'elle a été un foyer de ce que l'on est convenu d'appeler la Révolution industrielle.

Pour amorcer la réflexion (première leçon), on partira d'une histoire de l'histoire des techniques, depuis l'heurématographie antique jusqu'à la sociologie de l'innovation, et on s'efforcera de situer la discipline dans le territoire de l'historien par rapport aux disciplines connexes. Le fil conducteur des leçons 2, 3 et 4 sera la notion de système technique telle que l'a définie Bertrand Gille, c'est-à-dire un ensemble organique de matériaux, de sources d'énergie, de mécanismes de transformation. Ainsi, la période préindustrielle du XIIe au XVIIIe siècle utilise l'énergie de l'eau, du vent, des êtres vivants, les silicates, les métaux non ferreux et le fer au charbon de bois. On considérera la Révolution industrielle (1750-1850) comme un changement de système technique. La machine à vapeur détrône la roue hydraulique, le coke remplace le charbon de bois, le puddlage remplace la méthode wallonne. Par l'analyse interne des procédés et des mécanismes, on démêlera les transferts de technologie et les traditions locales dans le domaine du textile, du verre, des non ferreux, de la mine et de la métallurgie, et on mettra en lumière les savoirs sous-jacents et leurs modes de transmission.

À la deuxième industrialisation (1850-1950), les figures emblématiques de Gramme, de Lenoir, de Solvay masquent l'émergence d'un troisième système : la vapeur recule devant l'électricité et les moteurs à combustion interne, l'acier remplace le fer, tandis que débute l'industrie chimique (soude, colorants, carbochimie, pétrochimie). Ce changement de paradigme implique des mutations dans les savoirs (rapprochement science-industrie, essor de l'enseignement technique).

La dernière leçon traitera de la période post-industrielle ou troisième industrialisation. La deuxième moitié du XXe siècle est souvent qualifiée de post-industrielle, puisqu'elle voit la fin de l'industrie lourde. On pourrait pourtant y voir la mise en place d'un nouveau système, avec de nouvelles énergies et nouveaux matériaux avec les deux mutations majeures que sont les nouvelles technologies de l'information et de la communication.

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