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Philippe MESNARD Témoignage et mémoire : des affinités pas toujours électives

Date : 24.09.2014 — Vidéo 61 min. — Audio 61 min.

On établit souvent un lien direct et, pour ainsi dire de causalité, entre témoignage et mémoire. Cette évidence n’est-elle pas due à l’importance qu’ont prise les questions mémorielles depuis une trentaine d’années ? Pour mieux comprendre les rapports actuels entre témoignage et mémoire, on analysera la place qu’occupent aujourd’hui les phénomènes mémoriels, aux différentes échelles globale, communautaire et locale. Liant ces phénomènes à l’évolution du statut de la victime, du martyre, du héros et, entre autres, du criminel politique, on soulignera l’importance de l’économie représentationnelle qui régit les figures de la violence extrême. Cela nous permettra de caractériser ce que l’on peut appeler actuellement la culture mémorielle, pour la différencier de la mémoire collective (Halbwachs), de la mémoire culturelle (Assmann) et de la culture de violence ou de guerre (Mosse, Becker, Audouin-Rouzeau). À partir de quoi, on se demandera si, paradoxalement, la culture mémorielle n’a pas tendance, ces dernières années, à réduire la polysémie, la pluralité et, pour ainsi dire, la richesse de l’acte de témoignage en vue de sa normalisation, alors que, comme en retour, les témoins que l’on peut compter parmi les plus exemplaires résisteraient plus qu’on ne l’imagine à cette pression.

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