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Jacques DE DECKER Théâtre et politique : le cas Brecht

Date : 24.04.2012 — Audio 91 min.

Le théâtre est l’art politique par excellence. Soit parce qu’il contribue à forger une conscience collective, comme au Ve siècle grec, soit parce qu’il dénonce les abus du pouvoir, comme chez les Elisabéthains, soit parce qu’il célèbre l’ordre en place, comme à l’âge classique. Au XXe siècle, l’auteur le plus marqué par sa relation au pouvoir est incontestablement Berthold Brecht. Le contexte de son parcours existentiel en est la cause : il a été confronté aux deux grands totalitarismes de son époque, adoptant à leur égard des attitudes pour le moins contrastées. Raconter sa vie, c’est déjà faire une sorte de portrait politique de son temps.

Mais s’il s’est imposé comme auteur dramatique de pointe dans ce contexte - ce qui lui valut une vogue énorme, et une désaffection actuelle, qui demande une explication -, c’est aussi parce qu’il s’est interrogé sur le langage théâtral avec une pertinence, une acuité et une inventivité peu communes. Novateur, il le fut sans nul doute, même s’il s’inscrit dans des traditions diverses, y compris extra-européennes. De plus, son inspiration n’est pas seulement conjoncturelle, puisque son inspiration puise ses ressources dans un génie poétique largement intemporel, quoiqu’occulté par son hyper-visibilité théâtrale.

Cette conférence sera une tentative d’établir en quoi Brecht est devenu, aussi étonnant qu’il y paraisse, le classique par excellence du théâtre du XXe siècle.

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