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Francis TOURNEUR, Grégoire DUBOIS Wallonie, berceau de l’industrie marbrière européenne ?

Date : 26.04.2017 — Audio 70 min.

Le sous-sol de la Wallonie renferme de nombreuses variétés de roches calcaires susceptibles de prendre un beau poli et d’être dès lors utilisées à des fins marbrières. Ces qualités ont été appréciées dès l’Antiquité et on constate que, déjà au Moyen Âge, certains types comme les marbres noirs ont connu une exploitation intensive et une diffusion très large, à travers toute l’Europe.

À partir du XVIe siècle, de nombreuses espèces marbrières sont venues s’adjoindre, dont les rouges et les roses, les noirs veinés de blanc et toute la gamme des gris. Les dispositions différentes des gisements ont généré plusieurs stratégies d’exploitation, tant à ciel ouvert qu’en galeries souterraines dans la tradition bien établie des mines wallonnes. En parallèle se sont développées les techniques de sciage et de façonnage, utilisant d’autres ressources locales comme sables et autres abrasifs, et mettant en œuvre la grande maîtrise de l’énergie hydraulique.

Bien que les carrières soient réparties largement à travers la région, des centres d’excellence ont émergé tôt, comme Dinant, dont la réputation à l’échelle européenne est bien établie avant le XVe siècle. L’axe commercial majeur de la Meuse a permis une importante diffusion, tant vers l’amont et les marchés français, que vers l’aval, par la Hollande et la mer. Ces produits de luxe ont été dispersés très amplement, par les réseaux de la Hanse à travers l’Europe du Nord (jusqu’aux états baltes), l’Angleterre mais aussi le monde méditerranéen (dont la Florence des Médicis). Tout ce mouvement développé à travers l’Ancien Régime a culminé au début du XXe siècle, au moment où la marbrerie belge dominait ce créneau industriel à l’échelon international.

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