La science et la technologie touchent tous les secteurs et les sphères de la société : ADN et OGM, industrie et robotique, intelligence artificielle, nucléaire, infrastructures de transports et de télécommunications, pesticides et antibiotiques.

Mais lorsque les scientifiques se rapprochent du cœur de l’homme, le débat entre technophiles et technophobes se radicalise. Un implant ou une transplantation d'organe suscitent l'inquiétude, la peur et le risque de rejet aussi bien au sens propre que figuré. Si des chercheurs s'exaltent devant la réussite des xénogreffes, d'autres s'insurgent sur ces pratiques d'apprentis-sorcier.

Les transhumanistes parlent d'amélioration de l'homme qui pourrait in fine devenir éternel, alors que les bioconservateurs se retournent de plus en plus sèchement vers la terre-mère pour trouver les solutions à leurs soucis.

L’Europe, à la différence des États-Unis ou de la Chine, se trouve à la frontière entre l’innovation et la précaution, entre le respect de la nature et son exploitation. Qu’il s’agisse de la géo-ingénierie, du stockage des déchets radioactifs ou de la captation et du stockage du CO2, les sujets ne manquent pas et ne manqueront pas d’alimenter les tensions entre les requins de la planète et les jardiniers de la terre, entre les marchands de la croissance et de la compétitivité d’un côté et les chalands de l’écologie et du fil de l’eau de l’autre.

Bibliographie sélective

RESKES N., CONWAY M., Les marchands de doute, Le Pommier, 2012.

ROSSETTI di VALDALBERO D., The Power of Science, PIE, Bruxelles, 2010.

ROSSETTI di VALDALBERO D., Les nouveaux paradigmes énergétiques et environnementaux : la place de l'Europe, Revue de l'Energie, n°584, Paris, Juillet-Août 2008.

SERRES M., C'était mieux avant !, Paris, Le Pommier, 2017.