Le cours a pour ambition d'aborder la problématique de l'exclusion sociale en questionnant la pertinence et la sincérité des réponses proposées aujourd'hui à ce problème aussi ancien que la formation des sociétés humaines.

Une leçon sera consacrée à la situation des étrangers, une deuxième à celle des femmes, une dernière à celle des enfants.

Chaque fois, une approche philosophique, historique, sociologique et juridique sera suivie d'une présentation critique des grands axes des politiques actuellement menées au niveau international et interne, prétendant enrayer ou supprimer les discriminations.

En ce qui concerne la situation des étrangers, on rappellera la très ancienne distinction entre les citoyens, membres de droit de la Cité, les étrangers proches et les « barbares ». Ces catégories renvoient aujourd'hui aux Belges, aux ressortissants de l'Union européenne et aux étrangers non européens, et la leçon posera la question de savoir ce qui distingue les différences de traitement justifiées des vieux démons de la xénophobie.

En ce qui concerne les femmes, on insistera sur les illusions qu'entretient l'égalité en droit face à l'inégalité de fait, ainsi que sur la confusion entre égalité et identité, qui prive nos sociétés de la féminité qui les rendrait peut-être moins excluantes.

En ce qui concerne les enfants, la leçon s'attachera à montrer que l'importance de l'enfant dans le discours politique et juridique actuel est largement rhétorique et que l'enfant est considéré comme un adulte en miniature dès qu'il est désigné comme sujet de droit ou devient gênant dans une société concue pour et par les adultes.

Les trois leçons seront traversées par des thèmes communs : la question de l'égalité, celle de l'accès au travail censé constituer la réponse ultime à l'exclusion sociale, ou encore celle de la mythique contractualisation de toutes les relations humaines, y compris celles qui sont nouées ou dénouées avec les étrangers, les femmes et les enfants.