Quentin GOFFETTE De l’Homme de Spy à Ambiorix : une cuisine préhistorique de terroir (2/2)
Date : 22.09.2015 — Audio 25 min.
L’acte de manger est inséparable du comportement, de la biologie et de l’adaptation des êtres humains aux conditions de vie sur terre. Mais, qu’est-ce que la nourriture ? Uniquement un aliment « bon à manger » ou également « bon à penser » pour reprendre le concept de Claude Lévi-Strauss ?
Il est un fait que parmi les plantes et les animaux disponibles dans la nature, les êtres humains ne mangent que certains d'entre eux. Les contraintes techniques et environnementales peuvent expliquer certains de ces choix, mais il est aussi clair que chacun d'entre nous sélectionne ce qu'il mange pour des raisons culturelles et sociales.
Comme le soulignait Brillat-Savarin en 1825 déjà, les choix alimentaires permettent d'identifier l'individu au sein d'un système. Mais Roland Barthes pose également la postulat que ces choix participent de la structuration sociale et symbolique de ce même système.
L’analyse des composants alimentaires, des étapes de transformation des aliments, des lieux de préparation et de consommation de la nourriture, ainsi que de ses contextes d’utilisation, permet donc d’avoir des informations très précises sur les liens sociaux, économiques, politiques et symboliques qu’entretiennent non seulement les acteurs d’un groupe culturel en son sein, mais également les groupes culturels entre eux.
C'est à cette tâche que s'attelle l'archéologie alimentaire dans une perspective diachronique. Complémentaire de l'histoire alimentaire, elle devient l’unique source d'information pour aborder les sociétés préhistoriques, leurs liens sociaux et leur rapport à la nature.
Après une introduction à l'anthropologie alimentaire et aux méthodes analytiques utilisées en archéologie alimentaire, ce cours retracera l'évolution de l'alimentation en Europe de nord-ouest du point de vue de l'archéologie en sa basant sur des exemples précis.
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Tags | alimentation, Histoire, archéologie |